Quand la brouille au Sergent devient la brouille au Taillan.

Quand la brouille au Sergent devient la brouille au Taillan.

La problématique de la circulation au Taillan Médoc (2011)

La problématique de la circulation au Taillan

La décision de fermeture de cette route soulève la question de la problématique de la circulation au Taillan.

 

Le bourg du Taillan est traversé par l’ex Nationale 1215, devenue Départementale 1. Le matin, de nombreux médocains empruntent cette route pour se rendre vers leur lieu de travail plus proche de Bordeaux. Selon une étude du C.E.T.E. du Sud Ouest, par exemple 62% des actifs de Macau travaillent dans l’agglomération bordelaise et 77% des actifs du Pian Médoc. Le soir le flux majoritaire est dans l’autre sens, de l’agglomération bordelaise vers le Médoc.

 

Durant sa traversée du centre du Taillan, cette route n’est plus prioritaire : 2 ronds-points, deux feux rouges, et plusieurs priorités à droite s’opposent à la fluidité du trafic. De plus la route, qui s’appelle Avenue de Soulac dans le bourg, a été rétrécie il y a quelques années, suite à des aménagements réalisés alors que l’actuel maire était déjà en exercice. Depuis, lorsque deux poids lourds se croisent, l’un d’eux est souvent contraint de s’arrêter pour que l’autre puisse passer. Il en résulte des bouchons aux heures de pointe. Pour les éviter, de nombreux usagers empruntent des routes secondaires du Taillan, parallèles à l’avenue de Soulac.

 

Dans le sens Bordeaux vers le Médoc, ces itinéraires Bis sont relativement peu utilisés, car ils démarrent à une grande distance après le début des bouchons (aucune possibilité avant le rond-point au niveau de l’avenue Mozart).

 

Le retour sur la D1 n’est pas aisé dans ce sens, car les rues permettant de rejoindre cette route au-delà du bourg du Taillan (chemin de Mathyadeux et chemin du Foin) débouchent sur des stops dangereux que les automobilistes évitent.

 

Par contre, le matin, les itinéraires Bis sont davantage pratiqués, car la D1 présente plusieurs échappatoires à l’approche du Taillan pour éviter les bouchons qui se présentent au-devant. La mairie, consciente du fait que les rues secondaires du Taillan servent d’itinéraires de délestage majoritairement dans le sens Médoc vers Bordeaux, a récemment multiplié les sens interdits pour tenter de limiter ce phénomène. Les sens interdits posés rue de Romefort en venant de l'avenue de la Boëtie, chemin du Petit Hontane, rue de Sandillan, et rue du 11 novembre le sont tous dans le même sens : ils interdisent d’emprunter ces rues à qui souhaite éviter les bouchons dans sa traversée du Taillan dans le sens Médoc vers Bordeaux. La coexistence des deux sens interdits posés durant l’été 2011 rues de Sandillan et du 11 novembre, en centre ville, conduit les automobilistes qui souhaitent rejoindre l'avenue de Soulac à passer rue Stehelin.

 

Cet accroissement du passage juste devant l'école maternelle du Bourg pose un premier problème de sécurité. Ensuite les automobilistes ont le choix entre deux options : soit déboucher directement sur l'avenue de Soulac par une priorité à droite pas toujours respectée, ce qui pose un second problème de sécurité, soit passer devant la mairie. Ce second parcours est incommode car la rue qui passe devant la mairie débouche à seulement quelques mètres du feu rouge au croisement entre la rue du 8 mai 1945 et l'avenue de Soulac. Les automobilistes ne peuvent donc s'engager rue du 8 mai 1945 que si aucune voiture n'attend devant le feu.

 

Le dernier sens interdit installé rue de Péchon durant l’hiver 2011-2012 est venu compléter le dispositif précédent. Il n’a surtout fait que conduire une partie des automobilistes à passer désormais rues de Lacaussade et Marcel Dassault. Au final le passage et ses nuisances auront légèrement diminué rue de Sandillan mais auront de nouveau augmenté dans des rues où les riverains s’en plaignaient déjà !

 

Les exceptions aux sens interdits dans le sens Médoc vers Bordeaux sont rares : tel celui de l’allée du Sergent, mais comme cette rue est fermée un peu plus loin, elle ne peut guère servir d’itinéraire de délestage.

 

La méthode de la mairie présente plusieurs limites

Ces sens interdits ne sont que des solutions palliatives car ils ne règlent en rien la cause du problème, à savoir les bouchons sur l’axe principal. Ensuite, il faut bien que les voitures qui ne peuvent plus prendre les sens interdits passent quelque part. Les gens empruntant naturellement les itinéraires les plus courts en distance ou en temps, ces sens interdits sont des obstacles qui leur imposent des détours, notamment dans le centre du Taillan Médoc qui est devenu un labyrinthe !

Globalement il en résulte une augmentation des temps et distances de parcours, donc de l’encombrement des rues, ce qui ne fait qu’accroître la gêne générale des usagers et des riverains qui se trouvent sur leur parcours. De plus on ne peut pas mettre toutes les rues du Taillan en sens unique Bordeaux vers Médoc faute de quoi il deviendrait trop compliqué de se déplacer au Taillan.

 

C’est pourquoi les sens interdits n’ont pas totalement supprimé l’existence d’itinéraires Bis, en particulier tous ceux qui passent par les chemins de Mathyadeux et du Puy du Luc, les quartiers d’Hontane, de Plein Soleil et de la Haye, dont la mairie a choisi de sacrifier les riverains. Les sens interdits, au lieu de décourager les adeptes des itinéraires Bis, n’ont fait que reporter le trafic d’un itinéraire Bis sur l’autre. Avec les sens interdits, des rues sont certes devenues plus tranquilles, mais d’autres souffrent maintenant du  report de trafic. La fermeture de l’allée du Sergent a encore accentué ce phénomène. Les bouchons du Taillan proviennent d’un manque de routes face à l’ampleur du trafic qui a augmenté au fil des ans sans que suive la capacité du réseau routier. En l’état actuel, commencer par fermer des routes ne peut qu’aggraver le problème, alors qu’au contraire il faudrait commencer par augmenter le nombre de voies de circulation et développer bien davantage les transports en commun.

 

Il n’est d’ailleurs pas garanti que l’ouverture de la déviation, dont le démarrage des travaux est sans cesse reporté, (Cf. SUD OUEST du 20/06/2012) règle le problème de la circulation au Taillan car :

 

- cette déviation débouchera sur la RD1215 qui, faute d’avoir été mise à 2x2 voies, est déjà complètement saturée en direction de la rocade aux heures de pointe. Dans ces conditions, comment pourra-t-elle absorber le supplément de trafic induit par la déviation du Taillan ? Mis à part les poids lourds qui auront l’obligation d’emprunter cette déviation, rien ne garantit que les automobilistes médocains, notamment ceux ayant pour habitude de faire leurs achats dans les nombreux commerces de l’avenue de Soulac, ne continueront pas à traverser le centre du Taillan pour rejoindre l’agglomération bordelaise, et que donc les bouchons prendront fin, 

- le maire a annoncé en public (réunion des quartiers Nord du 21/10/2011) que le chemin du Foin sera mis définitivement en sens unique du fait de la construction de la déviation, sans préciser dans quelle direction : l’effet positif de la déviation en sera atténué,

 - la mairie prévoit la construction de logements sur36 hectaresdans le secteur Cassenore / Puy du Luc (cf. magazine municipal n° 21) qui, rappelons le, est tout proche de l’allée du Sergent et au nord-ouest de la commune. Les allées et venues de ces centaines et plus certainement milliers de nouveaux habitants entre d’une part leur lieu de résidence et d’autre part le centre-ville du Taillan ou l’agglomération bordelaise s’ajouteront au trafic actuel. Par où passeront-t-ils si les bouchons persistent avenue de Soulac ? On ne peut que craindre des nuisances supplémentaires dans un secteur déjà fortement perturbé.

 

Au final, la politique d’aménagement routier de la mairie pose question par rapport à 4 principes fondamentaux de notre république, la liberté, l’égalité, la fraternité et la démocratie :

 

Toute fermeture de route constitue une entrave à la liberté de circulation.

 

Comme on l’a vu, certaines rues servaient de délestage essentiellement dans un seul sens. Le trafic dans ces rues était donc plus important dans un sens que dans l’autre. Les panneaux de sens interdits ont été posés de sorte que cesse le trafic dans le sens où il y en avait le plus. Contrairement à ce qu’affiche la mairie, c’est davantage la tranquillité de certains riverains que la sécurité dans son ensemble qui semble prioritaire. L’exemple le plus flagrant en est le chemin du Petit Hontane, dont la circulation a été maintenue dans le sens où il débouche sur un stop mais interdite (sauf aux riverains, bien sûr !) dans le sens où il débouche sur un rond-point (avenue de la Boëtie). Or chacun sait qu’un rond-point sécurise davantage une intersection qu’un stop. La mairie a supprimé ainsi l’itinéraire Bis Médoc vers Bordeaux le plus sécurisé, puisque c’est le seul qui traversait l’avenue passante de la Boëtie par un rond-point au lieu d’un stop. Si la mairie n’avait eu qu’une logique sécuritaire, elle aurait mis le sens interdit dans l’autre sens. En privilégiant ainsi au maximum la tranquillité de certains riverains aux dépens de la tranquillité d’autres riverains subissant le report de circulation dans leur rue, la mairie n’a-t-elle pas oublié le principe d'égalité?

 

Cette fermeture de route, en générant une pétition et une contre-pétition, a divisé les taillanais : la fraternité entre tous les taillanais est mise à mal.

 

 La pétition a été remise à la mairie le 27/01/2012. Lors de la réunion des quartiers Nord du 21/10/2011 qui s'est tenue au Palio le maire a annoncé publiquement qu'il recevrait les pétitionnaires. Si le maire refusait de se ranger derrière l’avis majoritairement exprimé (plus de 700 signatures pour la réouverture de l’allée du Sergent contre 95 signatures pour sa fermeture) et refusait toute négociation, qu’en serait-il du respect des règles de la démocratie ?

 



21/12/2011
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