Reportage du journal Sud Ouest du 18 mars 2011
Reportage du journal Sud Ouest du 18 mars 2011
SUD-OUEST le 18 mars 2011 Par Hervé Pons
Saint-Médard-en-Jalles - Le Taillan Médoc - Saint-Aubin de Médoc -
En guerre contre les battues aux sangliers
Ce n'est pas l'histoire de protecteurs des animaux mais celle de promeneurs qui dénoncent les dérives de chasseurs.
L'histoire n'est pas banale : 198 promeneurs, joggeurs et vététistes de la forêt du Taillan ont signé une pétition qui a été portée, lundi, au directeur du cabinet du maire. Les instigateurs, Michel Rondi et Patrick Rigal, sont eux-mêmes surpris du résultat : « Nous tablions sur une trentaine de signatures. »
Le propos est de dire « non aux battues au gros gibier », mais pas en tant que défenseurs des animaux, mais comme voisins ou promeneurs qui ne se sentent pas en sécurité au cours de ces épisodes.
« Nous sommes tout à fait d'accord sur la nécessité de réguler les populations de sangliers qui causent des accidents, dévastent les terrains, voire les jardins. Mais les battues qui se déroulent sur la commune se font en dehors des règles de sécurité et même des règles de la chasse », dénoncent les deux pétitionnaires.
« Nous avons quantité de témoignages de promeneurs, plus nos propres constats. Nous avons voulu que la pétition ne soit présentée qu'à des personnes qui fréquentent, parfois tous les jours comme c'est notre cas, la forêt. Donc pas de signatures à la légère. Ce n'est évidemment pas une affaire politique. D'ailleurs, nous avons été très bien accueillis par le directeur de cabinet du maire ; nous reconnaissons la qualité des aménagements et de l'entretien de la forêt… même si nous trouvons que ces travaux sont réalisés en faveur des chasseurs. »
Michel Rondi et Patrick Rigal tirent d'un épais dossier, des témoignages, les règlements de la chasse et des coupures de presse : « Novembre 2010, Le Porge. Un joggeur a été pris pour un sanglier. »
Autre article : « Saint-Laurent. Un chasseur décède des suites d'une battue. » Ils ajoutent un fait signalé à Limoges : « Une balle de gros calibre fiché au-dessus du lit d'un enfant lors une battue. » « Ces cas ne se sont pas passés au Taillan et si nous agissons c'est justement pour ne pas avoir à les connaître. »
Au milieu d'une battue
Au Taillan, un cavalier, vétérinaire de son état, apporte son témoignage au dossier. Il s'est retrouvé au volant de sa voiture, chemin du Foin, pris dans une battue. Le sanglier a traversé devant les roues, coursé par les chiens ; des coups de feux ont fusé en direction de la chaussée, des 4X4 se sont livrés à un rodéo se souciant de l'animal en fuite avant toute autre considération.
« Tout ceci est contraire aux règlements de la chasse », notent MM. Rondi et Rigal.
Se voulant aussi force de propositions, les deux pétitionnaires avancent des solutions qui se sont avérées efficaces en d'autres lieux : la chasse à l'affût avec appât pour les sangliers ; la chasse de nuit au laser depuis un véhicule ; le captage en cage.
« Évidemment, ces méthodes sembleront moins "festives" aux cow-boys du Taillan », concluent MM. Rondi et Rigal.
Nota. Nous n'avons pas pu contacter le président de la Société de chasse absent, à l'étranger, pour recueillir son point de vue.
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