Les motifs de la Brouille (2011)
Les motifs de la brouille
Le maire du Taillan Médoc a décidé de fermer définitivement une route de presque 1 kilomètre de long sur la commune (l’allée du Sergent). Le maire dit avoir consulté les riverains de l’allée du Sergent. Or le maire sait très bien que ces riverains sont bien moins nombreux que le total des taillanais concernés, qui eux n’ont été ni consultés ni préavisés.
Dans son bilan de mi-mandat 2008-2011 le maire évoque en page 2 « la grande concertation qui démarrera prochainement sur la zone d’aménagement concertée Cassenore/Puy du Luc ». Les riverains de ces deux rues, fortement impactés par la fermeture de l’allée du Sergent toute proche, n’ont pas été consultés au préalable par la mairie. La quasi-totalité de ceux que nous avons pu rencontrer sont opposés à la fermeture de cette route. Nous sommes donc pour l’instant loin de l’esprit de « concertation » que le maire écrit vouloir instaurer !
La fermeture de la route génère deux troubles :
- l’allongement du trajet pour les ex-usagers de la route coupée
- un report de circulation sur d’autres routes dont du coup les conditions de circulation se sont détériorées et dont la tranquillité des riverains est perturbée.
Une pétition favorable à la fermeture de la route a recueilli 95 signatures tandis qu’une pétition contre sa fermeture a recueilli plus de 700 signatures. Les arguments avancés pour la fermeture de l’allée du Sergent sont l’écologie, la sécurité et un « choix politique » ! Cette allée est désormais réservée aux cyclistes et piétons pour « leur donner un accès à la forêt ». Les opposants à la fermeture de la route réfutent les deux premiers arguments :
La sécurité
Il n’est pas nécessaire d’emprunter l’allée du Sergent pour accéder à la forêt, car plusieurs autres points d’accès aux chemins parcourant cette forêt existent sur la commune. Ces points d’accès sont accessibles à tous types de véhicules. De plus il existe déjà un accès sécurisé à la forêt pour les piétons et adeptes du VTT dans le même secteur que celui desservi par l’allée du Sergent : c’est le chemin de Boutuge, qui part de l’intersection entre l’avenue du Stade et l’allée des Fleurs. Ce chemin est interdit aux cyclomoteurs, motos et automobiles et permet donc de traverser les bois en toute tranquillité.
Le maire citait la vitesse excessive de certains automobilistes parmi les motifs de fermeture de l’allée du Sergent. Avant sa fermeture, la municipalité n’a rien essayé pour ralentir leur vitesse : quand on arrive du Médoc, il n’y a ni panneau indiquant qu’on entre en agglomération, ni panneau de limitation de vitesse. Les automobilistes avaient donc en principe le droit d’y rouler à 90 km/h. D’autres solutions plus coercitives existent face au problème des excès de vitesse, comme les ralentisseurs. L’inconvénient de ce dispositif est qu’il pénalise tous les automobilistes, même ceux qui sont raisonnables. Subir des ralentisseurs est néanmoins moins pénalisant que de se voir couper la route. Si des panneaux de limitation de vitesse avaient été posés, la mairie aurait aussi pu demander à la gendarmerie d’effectuer des contrôles radars. Si l’on devait fermer chaque route dès que des usagers y roulent trop vite, la quasi-totalité des routes du Taillan seraient fermées. Plus généralement, s’il fallait fermer chaque route des que des usagers n’y respectent pas le code de la route, elles seraient toutes fermées !
Cette route est construite depuis des décennies. La décision de sa fermeture est intervenue concomitamment à la construction du lotissement « Les fleurs du Maynieu » en bordure de cette route. Comme si la route était subitement devenue dangereuse suite à la création de ce lotissement ! Ce nouveau lotissement n’a aucun débouché sur cette route. Les habitants du lotissement ne sont pas obligés de l’emprunter pour entrer ou sortir de chez eux. La route ne remet donc pas obligatoirement en cause leur sécurité.
Dans ces conditions, on ne peut s’empêcher de se demander si la fermeture de cette route a davantage été décidée pour assurer la tranquillité de certains nouveaux riverains plutôt que pour l’intérêt général, dont le maire a le devoir d’être le garant.
Enfin la fermeture de cette route conduit des usagers à emprunter d’autres routes qui sont aussi dangereuses, voire davantage, comme le chemin de Cassenore où il est encore plus difficile de se croiser. La fermeture de la route conduit aussi les automobilistes à traverser davantage d’intersections et à parcourir une distance plus grande. Or chacun sait que le risque d’accident augmente avec le nombre d’intersections et la distance parcourue. Où est donc le gain en matière de sécurité ?
L’écologie
La fermeture de cette route impose aux automobilistes de faire davantage de kilomètres : leur consommation de carburant augmente ; donc leur production de gaz à effet de serre : c’est contraire à l’écologie.
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